Le fonctionnement

Les unités de valorisation énergétique, un mode de traitement intégré à la filière Déchets

L’incinération est une solution industrielle nécessaire et indispensable à une gestion des déchets respectueuse de l’environnement.
Le traitement des déchets en France est organisé par la loi du 13 juillet 1992 qui prône une politique ambitieuse, axée sur le développement de la réduction à la source, de la valorisation et du recyclage, avec pour corollaire la limitation du stockage des déchets. Cette loi définit le principe d’une gestion moderne des déchets pour toutes les ordures produites qui sont réparties, selon les dispositifs mis en place par chaque commune, vers les modes de traitements adéquats.

 

Les bénéfices

Incinérer les déchets réduit leur volume de plus de 90% et leur poids de 80%. La valorisation des mâchefers (fraction non incinérée) est valorisée en sous-couche routière afin d’économiser les ressources naturelles et éviter les impacts environnementaux associées à leur extraction.
L’incinération permet une élimination en toute sécurité des polluants, germes et agents pathogènes (grâce à la température très élevée des fours), et une maîtrise totale des émissions atmosphériques grâce à un contrôle direct et continu. 

L’incinération produit également une énergie valorisable en chaleur (réseau de chaleur urbain) et en électricité réinjectée sur le réseau public.
La valorisation énergétique permet ainsi d’économiser les ressources naturelles (gaz, pétrole, charbon…) : les déchets incinérés deviennent alors une source d’énergie de substitution et évitent le recours aux énergies fossiles. 

 


1 - LA RÉCEPTION DES DÉCHETS

À leur arrivée, les camions de collecte des déchets ménagers sont pesés sur un pont à bascule équipé d'un portique de détection de la radioactivité, conformément à la réglementation. Les déchets, après contrôle de conformité, sont ensuite vidés dans la fosse à l'intérieur de l'usine. Un grappin commandé par un pupitre en salle de commande assure un mélange homogène des déchets et alimente les trois fours.

 

2 - LA COMBUSTION DES DÉCHETS

Un poussoir hydraulique introduit les déchets sur la grille des fours. Grâce à de l'air chaud injecté sous la grille, les déchets brûlent en autocombustion à une température de près de 1100 degrés. Ainsi près de 4.5 tonnes de déchets par heure sont incinérées dans chacun des 3 fours de la CEDLM.

 

3 - RÉCUPÉRATION/RECYCLAGE

La partie incombustible des déchets, appelée mâchefers, est refroidie à sec.  Elle est ensuite convoyée sous forme humide pour être ferraillée et acheminée vers une plate­forme de traitement sur la commune de Chaptelat. Après avoir maturés, ces mâchefers sont criblés pour extraire les matériaux ferreux et non ferreux qui seront recyclés. Après la mise en place d’analyses réglementaires, les mâchefers maturés sont ensuite utilisés en sous-couches routières.

 

4. VALORISATION ÉNERGÉTIQUE 

En chaleur pour la ville
La vapeur produite permet, par échange de chaleur, de chauffer l'eau des réseaux de chaleur, permettant ainsi d’alimenter en eau chaude des bureaux et logements qui bénéficieront directement d’un tarif de chaleur très compétitif.

La CEDLM alimente concrètement :

  • 98% du réseau de chaleur de Beaubreuil (40 000 MWh) - réseau parmi les 10 moins chers de France 
  • 23% du réseau de chaleur de l’Aurence (38 000 MWh)
  • le parc ESTER Technopole, l’école d’ingénieur ENSIL-ENSCI et l’Aquapolis

Ce sont plus de 11 000 équivalent logements (habitat collectif, écoles, gymnases...) qui bénéficient ainsi de cette énergie à prix réduit et indépendant des fluctuations économiques des énergies fossiles. 

En électricité locale
La vapeur d'eau produite dans les chaudières est dirigée vers un groupe turbo-alternateur. 

 Cette turbine permet de convertir la chaleur générée pour produire de l’électricité soit 13 560 MWh par an dont 6 050 MWh réinjectés sur le réseau ENEDIS, le reste étant autoconsommé par l’usine pour son fonctionnement.
L’unité certifiée ISO 50001 en 2017 s’inscrit parfaitement dans une politique volontariste d’amélioration de ses performances énergétiques.
 

Le parc ESTER Technopole est chauffé par l’usine.

 

5. TRAITEMENT DES FUMÉES

Dans les chaudières, de l’urée est injectée pour abaisser la production d’Oxydes d’Azote. En sortie des chaudières, les fumées sont ensuite refroidies puis traitées par deux types de réactifs :

  • Le Bicarbonate pour traiter les gaz acides
  • La Coke de Lignite pour capter les métaux lourd, les dioxines, furannes et ainsi les extraire en REFIOM (Résidus D'épuration des Fumées d’Incinération d’Ordures Ménagères)

Après avoir été débarrassées des poussières et filtrées, les fumées pré-traitées sont ensuite lavées pour les lignes 1 et 2 : c’est l'étape de finition du traitement.  
Après contrôle et analyse, l’eau est ré-utilisée au sein du processus d’incinération.

Les fumées sont analysées en continu, afin de vérifier la conformités des teneurs en polluants et ainsi autoriser le fonctionnement des lignes d’incinération. Dans le cas de non-fonctionnement des analyseurs, les installations sont arrêtées pour une maintenance complète des systèmes.

 

6. TRAITEMENT DES REFIOM

Les REFIOM (Résidus D'épuration des Fumées d’Incinération d’Ordures Ménagères) représentent in fine 2% du tonnage entrant.
Ils contiennent les poussières, les dioxines, les métaux lourds et les sels récupérés lors de l’étape de traitement des fumées. 
Ils sont transportés vers une installation de stockage des déchets dangereux à Champteussé sur Baconne dans le département du Maine-et-Loire où ils vont faire l’objet d’une opération d’encapsulage avec un matériau inerte (opération dite de stabilisation-solidification) avant d’être stockés dans une alvéole dédiée, le tout dans le cadre d’une traçabilité totale.
 

 7. SUIVI ENVIRONNEMENTAL

De nombreux analyseurs et capteurs surveillent 24h/24 les émissions liquides et gazeuses de l'usine. Ce suivi automatisé est renforcé par un contrôle extérieur. L’unité de valorisation fait appel à des intervenants spécialisés et des laboratoires d’analyses indépendants qui effectuent des prélèvements sur les émissions liquides et gazeuses en parallèle des systèmes déjà en place. Ils valident ainsi la qualité des mesures qui sont faites en continu au sein même de l'usine. Ces contrôles externes ont lieu deux fois par an pendant une semaine.